Paris FC : Bilan après 5 journées

En ce début de saison, les ambitions possibles du Paris FC commencent à apparaitre mais ont toujours du mal à s’évaluer. La faute à un club dont le profil est très particulier. Promu en Ligue 1 après des décennies d’absence, sa nouvelle puissance financière est digne des plus fortes équipes françaises. L’expertise Red Bull menée par Jurgen Klopp en personne nourrit des fantasmes plus ou moins farfelus. Ajoutez à cela un “nouveau” stade de seulement 20.000 places… 

La base du PFC : une équipe cohérente

Voir jouer le Paris FC depuis le début de saison est un plaisir. Le vainqueur du trophée du meilleur joueur du mois d’août, Ilan Kebbal, charme par ses dribbles chaloupés, sa présence athlétique et sa mutation en buteur ou passeur décisif. Petit de taille et grand par son talent, le parisien régale les amateurs de football. Au-delà du sportif, l’international algérien fait partie des joueurs qui ont fait la montée et se porte donc garant de la continuité du Paris FC.

D’autres joueurs nous ont charmés. Son pendant à gauche Moses Simon, dont on connaissait déjà le talent, mais qui évoluait dans une équipe nantaise au jeu minimaliste, contrairement aux ambitions franciliens. Au milieu, l’arrivée de Lees-Melou permet de soulager le travail du capitaine Max Lopez. Chaque match est une occasion de voir le duo à l’œuvre.

Et que dire du gardien Obe Nkamdabio ? Joueur du match contre Brest, et gardien de l’Equipe type de la 5ème journée, le portier de l’Equipe de France Espoirs a déjà rassuré ses partenaires et les supporters de Jean Bouin. Dès que l’aspect défensif sera solidifié, on se questionnera sourire en coin à savoir où sont ses limites.

Un football de possession

Au bout de cinq journées, et en attendant les premières minutes d’un Jonathan Ikoné arrivé sans préparation, le mercato semble globalement une réussite pour le Paris FC, promu, mais doté d’un budget de potentiel top 8 en Ligue 1. Surtout que l’entraineur Stéphane Gilli assume ses idées de jeu: un football de possession. En somme, une équipe généreuse qui s’évertue à dominer chaque partie du terrain, et surtout qui tient la route techniquement. De quoi créer de nouvelles ambitions ? Pas vraiment, car à lire ces quelques lignes, une impression de potentiel podium de Ligue 1 pourrait émerger. Mais la barre est d’ores et déjà beaucoup trop haute. Tous ces points positifs ne cachent pas l’autre vérité : le PFC est naïf.

Des erreurs individuelles inacceptables en Ligue 1

3 défaites en 5 journées, et bien des rêves peuvent s’envoler. Mais comment le Paris FC perd ses matchs ? A Angers, une erreur individuelle de Timothée Kolodziejczak donne le seul but du match à l’adversaire. A Marseille le défenseur central Otavio prend l’eau toute la rencontre et cause le premier pénalty. Il ne fera pas mieux contre Metz et sera expulsé à Brest. C’est malheureusement pour le brésilien de 22 ans, le point mort de cette équipe, dont il devait devenir le patron, au vue du prix de son transfert et pour épauler le jeune Mbow. Quand Otavio est suspendu, c’est Noah Sangui confondant de naiveté qui permet au strasbourgeois de doubler la mise, dimanche dernier. Toutes ces erreurs individuelles ont amené des buts, mais elles ne sont que la face visible de l’iceberg.

Des parisiens trop naïfs

Les parisiens sont souvent trop naïfs, jouent parfois trop à la baballe, ne regardant pas dans leur dos. Même des tauliers de Ligue 1 comme Less-Melou se retrouvent pris au dépourvu sur des situations. Ce triste constat n’est pourtant pas si surprenant. Outre l’adaptation à la Ligue 1 pour un promu, c’est aussi la cohésion d’un groupe dont la moitié de l’effectif a été renouvelé, au moins pour les titulaires.

C’est aussi l’exigence du jeu prôné par Stéphane Gilli dont le match contre Strasbourg est un parfait exemple à ne pas reproduire : avoir la possession donne l’impression de dominer. Mais si l’autre équipe accepte ce rôle, c’est pour mieux contrer. Or, il est presque impossible de monopoliser le ballon 90 minutes face à un jeu de transition rapide. Face à Strasbourg, le PFC a été très agréable à voir jouer et les supporters peuvent être fiers de leur équipe, mais le résultat est sans appel. L’équipe expérimentée avance 3 points de plus et le néophyte parisien se contente de l’espoir de faire mieux la prochaine fois.   

Quelles ambitions au bout de 5 journées ? 

Malgré la défaite contre Strasbourg, les motifs de satisfaction sont nombreux. Paris crée du jeu et le fait bien, l’équipe construit de belles occasions de buts et fait jeu égal avec les prétendants à l’Europe, de quoi voir l’avenir en bleu sombre ? Pas forcément, les erreurs individuelles et l’instabilité de la défense doivent être vite résolues si le Paris FC veut continuer à promouvoir le beau jeu tout en gagnant des matchs. 

Soyons franc, à quel classement final peut prétendre le PFC ? Assurément le maintien. En effet, le ventre mou serait un asile cohérent pour une première saison d’apprentissage. Rêver des places européennes est possible mais l’équipe doit alors fortement progresser. Il est raisonnable de penser que quelques points manqueront aux parisiens pour y prétendre, dû à leur début de saison. Hormis à Marseille, les parisiens pouvaient gagner les autres matchs ou au moins gratter un point. Ils ne l’ont pas fait et il faudra donc compter sur quelques exploits pour y arriver. Peut-être au Stade du Ray dimanche prochain, face à un OGCN Nice au plus mal après la fessée reçue à Brest (4-1).

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